23-07-2025
Après la Palme d'or, Jafar Panahi nommé « cinéaste asiatique de l'année » en Corée du Sud
Le Busan film festival récompensera le réalisateur iranien en septembre. Pour les organisateurs, il est un « symbole de la résistance artistique ».
Les récompenses pleuvent sur le cinéaste Jafar Panahi. Après la palme d'or à Cannes et le prix du film de Sydney décernés à son dernier long-métrage Un simple accident, le réalisateur iranien va décrocher en septembre, le prix du cinéaste asiatique à la 30e édition du Busan film festival (Corée du Sud), rapporte Deadline .
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Créé en 2003, ce trophée récompense un artiste ou une société de production qui apporte une « contribution significative au développement du cinéma asiatique ». Pour le festival coréen, Jafar Panahi est une « figure emblématique du cinéma iranien » et « un symbole de résistance artistique ... Il a exploré dans ses œuvres, l'existence et la liberté des individus vivant au milieu de la censure et de la répression politique », a commenté l'organisation.
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Le cinéaste, qui vient de fêter ses 65 printemps, a aussitôt remercié dans un communiqué le Busan film festival : « À une époque où réaliser des films dans mon pays devient chaque jour plus difficile, cette distinction me rappelle que le cinéma peut encore nous rapprocher au-delà des frontières, des langues et des limites. J'accepte ce prix non seulement en mon nom personnel, mais aussi au nom de tous ceux qui, en silence, en exil ou sous la pression, continuent de créer.»
Un symbole de résistance
Au cours de sa carrière, Jafar Panahi a remporté de très nombreux prix comme le Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 et l'Ours d'or à la Berlinale en 2015. Funeste conséquence de cette prestigieuse reconnaissance, le réalisateur a été condamné par Téhéran en 2010, en raison de sa « propagande contre le régime ». En 2022 et 2023, il a même passé sept mois en prison, pour avoir manifesté contre l'incarcération de son ami, le cinéaste Mohammad Rasoulof (Les Graines du figuier sauvage). Et récemment la Palme d'or, attribué pour son œuvre Un simple accident en mai 2025, a provoqué l'ire de Téhéran, qui aussitôt a convoqué le chargé d'affaires français.
Jafar Panahi, malgré les pressions politiques, ne renonce pas à ses valeurs humanistes. En juin, cet esprit libre n'a pas hésité à mettre sur le même plan Israël et l'Iran, sa patrie : « Les deux régimes devraient être condamnés ouvertement pour persistance de la violence, de la guerre et de l'indifférence absolue à la dignité humaine ».